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L’analyse
statistique de la situation de l’insertion professionnelle des diplômés de
l’enseignement supérieur montre que ces derniers éprouvent des difficultés
vis-à-vis de l’emploi en dépit de la forte croissance économique que connait le
pays, ces dernières années.
Les jeunes diplômés ont des profils de
formation et de compétence incompatibles aux besoins du monde du travail. En outre,
ils ont une faible capacité en matière d’auto emploi. Et, les difficultés à
mettre en œuvre, les exigences académiques et administratives du système L.M.D
et la défaillance du système d’orientation expliquent également le taux de chômage
élevé des diplômés.
Selon l’Enquête Nationale sur
l’Emploi (ENE 2019), le taux combiné de chômage et de la main d’œuvre potentielle
se situe à 31,7% au niveau du cycle Licence
- Maitrise- Ingénieur.
Au niveau du Brevet de Technicien Supérieur (BTS), il excite plusieurs signes de déséquilibre entre ce que les Etudiants apprennent dans l’enseignement Supérieur et ce dont l’économie a besoin. Par exemple, selon l’ENE 2019, 19 % des diplômés âgés de 25 ans à 34 ans étaient sans emploi et parmi ceux qui avaient un emploi, 25% avaient un emploi professionnel.
La forte
proportion de titulaires de Doctorat sans emploi ces dernières années est
également préoccupante malgré les efforts du gouvernement (plus de 700 assistants,
chercheurs et chefs de clinique recrutés chaque année). Le nombre de docteurs
sans emploi demeure inquiétant surtout dans les domaines des sciences de
l’homme et de la société et des lettres, langues et arts où l’on enregistre
chaque année académique de nombreux docteurs qui viennent grossir le stock de
docteurs existant.
Cela veut dire que les programmes actuels ne répondent pas à la demande du marché du travail. La plupart des étudiants de l’enseignement supérieur (78%) se spécialisent en sciences humaines, en sciences sociales et en lettres, langues et arts. En sciences agronomiques, nous avons un taux d’inscription de 5,2% et en science de la santé, seulement 0,6% d’étudiants inscrits.
Ces difficultés des diplômés issus de l’enseignement supérieur à s’insérer dans le monde professionnel est probablement dû au fait que les employeurs ne participent pas du tout ou suffisamment à la conception et à la révision des programmes pour préparer les étudiants dans les domaines suscités au marché de l’emploi.
De même, les activités de recherche et de développement universitaires sont rarement liées à l’industrie. L’indice mondial de l’innovation, du forum économique mondial 2017, classe la Cote d’Ivoire au 86e rang sur les 140 pays, pour la collaboration entre les universités et l’industrie.
Cela signifie que les centres de formations universitaires ne devraient plus se contenter de produire uniquement des diplômés, mais s’inscrire dans la perspective de l’intérêt et de l’employabilité des diplômés.